Le calendrier 2011

Les 4 stages de l'année 2011 sont quasiment complets sur l'année, ils se déroulent tous au Village des Arts à Octon dans la vallée du Salagou pour 4 ou 6 jours. Pour l'instant, le travail des foires d'art que je mène m'empêche de donner plus de stages et donc de prendre de nouveaux éléves.
Selon le programme de travail pour 2012, je pourrais peut-être faire un cinquième ou un sixième stage et ainsi accueillir de nouvelles créatrices et créateurs.
Si vous souhaitez avoir de plus amples renseignements n'hésitez pas à envoyer un email, pour que je puisse vous informer des possibilités de stage sur 2012, et que vous puissiez me donner quelques infos sur votre pratique ou désir de pratique ou tout simplement du partage sur votre peinture.....


lundi 26 janvier 2009

les petits textes sur le travail du groupe du Lundi

Comme promis j'avais écrit des textes sur le travail des filles du Lundi suite à l'exposition qui avait eu lieu au mois de décembre....les voici :

13 décembre 2008 -
Ce fût une belle exposition....beaucoup de retour sur la qualité du travail et sur les univers qui se dégagent déjà..et oui....
Le principe est bon, 2 heures pas plus, certaines s'impatientaient déjà....2 heures ça peut-être long mais il y a eu du monde et c'est ça qui importent que le travail soit vu, et puis que vous ayez déjà des sensations, par rapport à ce fameux public dont je parle bien souvent....car même si nous créeons par nécessité ou par envie et bien quelqu'un sera toujours là pour observer traces laissées et monde esquissé.
Suzanne a proposé une idée celle que je commente sur les oeuvres exposées, alors pourquoi pas.....ces petites notes seront autant pour celles qui les ont faites que pour celles et ceux qui en fabriquent.....

Le travail d'Estelle....un monde de structure et de verticale entrecoupé de diagonales parfois de formes rondes mais qui s'harmonisent dans des compositions fortes. Nous en avons discuté ensemble, Estelle tente toujours de répondre à la nouvelle question technique qui se pose devant elle, du coup chacune de ses pièces même si elle esquisse un même univers propose une nouvelle résolution à l'intérieur de ses formes ou de ses divisions de surfaces, des "floutés", des textures des flottements à l'inverse de formes solides.....chromatiquement c'est contrasté...oranges et verts, bleus et oranges, une pointe de rouge...et puis quelquefois des peintures marrons (mais quel type de marron ou de bruns?) surtout celui issu du mélange du bleu et des oranges......Estelle est peintre, elle se préoccupe de chromatique, de formes, de lignes....elle prend en compte la surface de la toile....peintre de la forme, peintre formelle, peintre dont se profile les pères comme ceux des expressionistes abstraits, Motherwell, Jasper Johns, Kenneth Noland....Diebenkorn, ceux qui font de la composition leur force et leur appui et qui mèle travail du pinceau à celui du couteau....

Christine, peintre elle aussi mais autrement, dans la matière dans la masse dans les textures...et depuis peu elle tient Basquiat pour fameux et s'insèrent dans ses toiles des lettres et des signes ....texte image une histoire à raconter....Christine oscille entre des peintures figuratives qui traitent essentiellement du paysage pour se plonger dans des peintures massives abstraites et texturées dont se dégagent une impression de force et de poids par la peinture amenée ici comme pure matière. La couleur prend corps. Ses couleurs vont des verts vert gris jusqu'à des contraste étonnant comme un rouge cadmium orange cadmium pur...de grands gestes, une forme une éclaboussure et puis de temps à autre elle devient plus littéraire plus narrative dans ses peintures elle souhaite alors nous raconter une histoire par le titre par l'assemblage et par la juxtaposition d'images comme un arbre dans une pelouse verte (inspiré de la peintre Séraphine) ou la fraise à la mer....elle me rectifiera dans le titre...mais voilà....si elle devait avoir des pères elle pourrait en avoir plusieurs, elle pourrait aller voir du côté de Gerhard Richter....pour la matière, du côté parfois des surréalistes pour les histoires, pourquoi ne pas flirter avec Jasper Johns pour la matière peinture, Cy Twombly pour l'inscription de signes proche de ceux de la lettre mais qui se brouillent et s'emmèlent pour finalement devenir matière....d'autres me viendront...

Sylvie, ah sylvie, une esthète de la ligne pure ou de celle qui s'étire….la forme qui se dissémine, qui se perd dans une autre surface...quelques hachures une tâche et voilà que la surface s'organise.....dès le départ une certaines forme d'esthétique qui se rapproche de l'arte povera avec l'insertion de matériau comme la toile brute, éphémères et périssables comme le biscuit ou fragiles comme le scotch. Une esthétique du peu, même dans le traitement de la surface. Sylvie n’est pas que peintre elle dessine aussi car ses lignes sont dessins, la fragilité du passage et comme celle du crayon sur le papier, elle pourrait s’effacer et disparaître. Elle pourrait parfois aussi se lire comme une artiste prôche de la poésie concrète et formelle. La poésie qui laisse des oeuvres résiduelles comme des traces, un mot une lettre une ligne. Une lettre qui s’écrit comme une matière. Pour les artistes de l’arte povera je pense à Giuseppe Penone, parce que je sens une propension vers les formes de l’installation, vers l’objet…..Eva Hesse pour ces lignes d’épure et de rien, toujours en volume mais qui a fait de merveilleuse oeuvres en dessin. Vers des traçés comme Giacometti parfois des lignes qui se hachurent pour trouver la juste ligne…….

Marie-Paule…..encore un autre monde…celui des couleurs de l’amérique du sud, des roses, des rouges, des bleus des oranges…etc toute la palette y passe et puis ces formes qui se chevauchent s’entremèlent, qui crée des profondeurs insoupçonnés….forme ronde sur forme ronde qui se répètent qui se chevauchent inlassablement, l’ornement le motif la spirale, la vague, les diagonales, lignes sur ligne surface après surface qui s’articulent pour former une oeuvre à la fois simple et complexe. Du premier regard on en comprend la surface mais soudain on réalise qu’elle s’étend à l’intérieur même de la ligne ou de la surface du de la forme. Alors c’est vers une profondeur un abime même parfois car où s’arrête cette richesse. Oeuvre quasi psychédélique dont l’esthétique est prôche, les couleurs et les répétitions et les doublement triplement de surface…..Depuis peu le collage et depuis peu la giclure et la dégoulinure, les surfaces s’ouvrent et se complexifient du coup créant pour nos yeux de nouveaux passages……dans le monde des perspectives tronquées. Bien-sûr Frida pour les teintes pour ce monde riche de couleurs et de formes, vers Ahmed Djelilate, qui comme elle joue de l’ornement et du motif comme de couleurs et de textures. Viera da Silva pour la complexité des surfaces l’utilisation de la ligne à répétition….(une peintre portuguaise)

Pascale….peintre elle aussi, une oeuvre complexe, car prise entre deux : la structure et la rupture, cherchant à briser ce qui vient de se faire et de se fabriquer. Chercher dans les petites choses quelque chose….travail de précision mèlé à celui de vouloir en comprendre l’accroche et la structure….Travail où l’on se perd dans les méandres de la surface qui a subit des couches et des couches et puis qui a été grattée, effacée, reprise, marquée, recouverte à nouveau….Une mise en abime de l’image constante…chercher à la faire descendre vers sa propre surface. Creuser dans la toile…..chercher à trouver le trésor dans les traces laissées par le pinceau par le couteau ou par un bout de scotch….Et puis isoler..mais comment? Une fenêtre dans une fenêtre, un cercle qui fonctionne comme une loupe. Je montre ce petit endroit, ce petit monde au sein de cette plus grande surface. Transparences et profondeurs naient de l’usure de cette toile…..ou du geste…..Les teintes sont douces des gris des blancs des verts de gris ou du violet voire un sombre alizarine……..là encore les teintes sont usées elles ont été grattées passées repassées en glacis, une pointe d’opacité, ou une surface bloquée pour mieux encore isoler cette petite surface si riche qui se trouve à côté. Et puis soudain une lacération, une trainée rouge, ou blanche qui scandent l’espace de la toile et qui contraste avec tous les gestes antérieurs…..les pères ou les mères?……..Doig pour la recherche des traitements de surface et des recouvrements, Giacometti pour ses hachures de lignes, Eva Hesse pour ses lignes d’épure et sa recherche de vide…….et je dirais ce soir d’aller voir un petit peu du côté de Max Ernst pourquoi pas….surréaliste bien sûr mais qui a cette esthétique des gris….